CRÉATION 2021-2022
Un couple vit dans un petit village, où chacun a sa place et où rien ne déborde. Elle est la muse et lui le sculpteur dont tous les villageois attendent les nouvelles œuvres, avec une impatience de plus en plus forte. La sœur de la muse arrive un matin, cachée aux yeux des villageois qui refusent toute nouvelle personne en leur sein. Avec la présence de l'étrangère et l'attente des sculptures, la tension monte à l'intérieur de la maison et autour, et les besoins, qu'on croyait essentiels, se déplacent.
Des mains traite du repli sur soi, de notre rapport aux traditions, de notre rapport à la violence. L'étrangère amène avec elle l'image d'un geste radical qui refuse la violence autour et tous vont devoir se positionner par rapport à ce geste qui remet tout en cause.
texte et mise en scène Victor Guillemot
avec Noémie Gantier, Victoria Quesnel et Valentin Naulin
création lumière Vincent Le Pichon
création sonore Arthur Guillemot
création costumes Sophie Grosjean
production
Compagnie Gibraltar,
coproduction
Théâtre du Nord – CDN Lille-Tourcoing
soutien financier
DRAC Hauts-de-France, dans le cadre du dispositif Résidence TREMPLIN pour les étapes de recherche
Région Hauts-de-France
durée estimée : 1h45
photos de répétition © Gibraltar
Pour la naissance de Des mains, Il faut remonter lors des répétitions de ma précédente pièce Fracture. Même encore plus loin, lorsque je quitte l’école de théâtre. Je me demande alors si notre génération a la place, artistiquement bien sûr, mais aussi de manière plus personnelle encore, d’exister. Je vois rapidement autour de moi les mêmes questions, et surtout les combats des gens de mon âge pour faire quelque chose. Il s’agit de ça, simplement, de faire quelque chose par soi-même. Pendant mes répétitions, je me confronte à ça, à ce qu’on attend d’un jeune artiste, à tout ce qui a été fait avant, à ce que j’ai envie de dire. Est-ce qu’un geste, artistique ou non, peut être totalement libre du regard des autres ? Alors je me dis que je veux chercher comment la pression du cercle établi et dirigeant, qu’il soit intime ou sociétal, peut nous amener à être différent de celui qu’on devrait/voudrait être. Pour être soi, ne faudrait-il pas contrer les traditions et ceux qui nous les imposent ?
Chaque génération humaine a tenté, consciemment ou non, de tuer les autres. Des pères détruisent les fils et les fils tuent les pères. Abraham accepte de sacrifier Isaac, Agamemnon immole Iphigénie. Il y a Œdipe, il y a Électre, Oreste... Dans l’histoire moderne on envoie les jeunes hommes mourir dans les guerres mondiales. Dans la seconde moitié du vingtième siècle, l’importance de « tuer le père » s’étend. Il faut tuer pour que la vie arrive. A quel point avons-nous besoin de tuer l’autre pour exister ? Lorsque je me pose cette question, immédiatement revient en moi l’image d’un article découvert en 2016, parlant de réfugiés qui, désespérés de ne pas se faire entendre, finissent par se coudre les lèvres en signe de protestation. Si nous sommes capables de tuer notre propre famille, jusqu’où irions-nous avec celui qui nous est étranger ? Parce que la question fondamentale, celle que nous expérimentons tous, un jour ou l’autre, c’est notre propre survie.
Victor Guillemot
—étape de travail
LILLE
Jeu. 24 sept. 2020 - 15h
Ven. 25 sept. 2020 - 15h
4 place du Gal de Gaulle
03 20 14 24 24
entrée uniquement sur réservation auprès de la compagnie
contact :
durée : 45 min